Conjoncture. FranceAgriMer mesure le (gros) temps et tient le cap

Le Conseil spécialisé de FranceAgriMer pour les produits de l'horticulture florale et ornementale et les pépinières s'est réuni le 5 juin dernier, sous la présidence de Jean-Pierre Mariné. Les professionnels y ont pris connaissance des résultats des dernières études réalisées pour le compte de FranceAgriMer, en particulier les grandes tendances d'évolution des achats de végétaux d'ornement par les Français en 2012 et l'observatoire économique et financier des exploitations horticoles et de pépinière (à découvrir en détail dans nos prochaines éditions).

« La baisse de la consommation du végétal, dans un contexte économique toujours tendu, et les conditions climatiques maussades témoignent d'une année 2012 et de perspectives 2013 particulièrement difficiles pour les professionnels de la filière », note sans surprise le communiqué de FranceAgriMer. Face à ce constat, le président Mariné a souhaité rappeler au consommateur qu'il n'était pas trop tard pour planter : « Dans une ambiance morose, le fleurissement amène de la gaîté. » Il a aussi appelé les professionnels à se mobiliser et à croire en leurs chances : « Il faut aussi cultiver notre originalité. »

Les achats des Françaisen recul en 2012

Les différents éléments d'analyse présentés lors du Conseil spécialisé permettent d'avoir une vision globale de la filière et d'y percevoir quelques grandes tendances.

Pour ce qui concerne les achats des particuliers en 2012, mesurés par un panel cofinancé par FranceAgriMer et l'interprofession horticole Val'hor, le bilan est réalisé à partir des données d'un panel de 7 000 ménages représentatif des ménages français selon les critères sociodémographiques usuels. Les achats sont mesurés par segments : végétaux d'intérieur « pour la maison » ou « pour offrir », achats « pour une cérémonie funéraire » ou « pour le cimetière » et végétaux d'extérieur.

La consommation des ménages français en végétaux d'ornement est en recul de 9,2 % en volume (avec 576,8 millions d'entités achetées en 2012 par rapport à 635 millions en 2011) et de 5 % en valeur (avec 3,186 milliards d'euros dépensés en 2012 par rapport à 3,353 milliards d'euros en 2011).

De son côté, l'observatoire des données économiques et financières des exploitations horticoles et de pépinière pour 2010 et 2011 (travail réalisé par le Conseil national des centres d'économie rurale pour le compte de FranceAgriMer en s'appuyant sur le réseau CER France, spécialiste des activités d'expertise comptable et de conseil auprès des agriculteurs) a examiné plus de 200 entreprises, diversifiées dans leur activité et leur localisation géographique. Dans son rapport, pour 2011, il montre que, concernant les entreprises de plein champ, les résultats étaient en baisse en restant relativement corrects et en permettant aux exploitants « un certain niveau de prélèvements privés ». Pour les horticulteurs, l'exercice avait été difficile, avec un tassement du chiffre d'affaires et une hausse des charges (37 % des entreprises étaient en situation fragile fin 2011). Enfin, pour les fleurs coupées, l'exercice a été dynamique, mais l'équilibre des entreprises restait fragile et les prélèvements privés limités.

Pascal Fayolle